De plus en plus, certains alerteurs ou blogueurs sont invités au même titre que les journalistes pour les couvertures médiatiques.

Sous-informés de l’existence des genres journalistiques ou des règles rédactionnelles, ceux-ci plantent leurs trépieds au dessus desquels se trouvent leurs smartphones connectés à des réseaux sociaux et les braquent de tous et de personne.

Ainsi, tout ce qui est dit est relayé et filmé en direct sur leurs plates-formes. Pas de traitement, pas de recoupements, pas d’angle ni rien contrairement aux journalistes qui, eux collectent d’abord l’information, la traitent et la diffusent ou la publient.

Chez les alerteurs, tout est brut. Ce qui passe passe et ce qui ne passe pas aussi passe.

COMMENT RECONNAÎTRE LEUR AMATEURISME ?

Pour reconnaître leur amateurisme, il faut les voir sur le terrain. Ces derniers s’arrêtent devant l’auditoire du début à la fin de l’événement.

Ils ne se fatiguent ni ne se reposent jusqu’à qu’à la fin de l’événement ou jusqu’au au déchargement des batteries de leurs smartphones.

Ainsi, ils empêchent aux spectateurs de voir leurs acteurs à leur souhait. Voilà comment les reconnaître !

LES DIRECTS SONT PERMIS MAIS QUAND?

Ils sont permis dans les normes scientifiques de l’information et de la communication. Cependant, ils obéissent à des règles d’éthique et de déontologie. Ils ne sont permis qu’en des événements exceptionnellement exceptionnels et à intérêt 100% général.

Hormis ces événements, il faut s’attendre aux dégâts : faire passer des messages, des propos qui ne doivent pas passer. Ces messages ou propos peuvent être regrettés mais hélas, ils sont publiés.

CONSÉQUENCES DES DIRECTS NON RÉFLÉCHIS

Au cas où les propos indésirés passent, les détracteurs de leurs acteurs ou auteurs peuvent les saisir et les utiliser contre eux.

Ils les utiliseront comme des évidences pour les critiquer, des évidences pour les rabaisser, des évidences pour les humilier ou humilier leur pays avec.

Au moment où j’écris ces mots, nous sommes en période des crises géopolitiques et géostratégiques où ni la presse, ni la justice ne sont neutres mais se forcent à l’être.

La neutralité de celles-ci n’est peut-etre pas obligatoire mais leur professionnalisme devrait l’être.

Pour ce qui est du Mali, mon pays, l’univers médiatique est malade. Il faut le soigner.

Aly Ousmane SARRE